Pierre Reverdy, né à Narbonne, (Aude) le 11 septembre 1889 et mort à l'Abbaye de Solesmes le 17 juin 1960, était un poète français associé au cubisme et aux débuts du surréalisme.
Déclaré « né de père et de mère inconnus » à l'état-civil de Narbonne, Pierre Reverdy dut attendre sa vingt-deuxième année pour être reconnu par sa mère. L'année de sa naissance, sa mère était mariée mais son époux vivait en Argentine. Ce n'est qu'en 1897, qu'elle put se remarier avec le père de Reverdy, viticulteur dans la Montagne noire. Pierre Reverdy venait d'une famille de sculpteurs, de tailleurs de pierre d'église. Toute sa vie en sera marquée par un sentiment de religiosité profonde que l'on retrouve dans sa poésie. Il poursuivit ses études à Toulouse et à Narbonne.
Il arrive à Paris en octobre 1910. À Montmartre, au célèbre Bateau-Lavoir, il rencontre ses premiers amis : Guillaume Apollinaire, Max Jacob, Louis Aragon, André Breton, Philippe Soupault et Tristan Tzara.
Pendant seize ans il vit pour créer des livres. Ses compagnons sont Pablo Picasso, Georges Braque, Henri Matisse. Toutes ces années sont liées de près ou de loin à l'essor du surréalisme, dont il est l'un des inspirateurs. Sa conception de l'image poétique a en particulier une grande influence sur le jeune Breton et sa théorisation du mouvement surréaliste.
Le 15 mars 1917 paraît le premier numéro de sa revue "Nord-Sud" à laquelle collaborent les poètes du dadaïsme puis du surréalisme. Le titre de la revue lui est venu de nom de la compagnie de métro qui avait ouvert en 1910 la ligne reliant Montmartre à Montparnasse. Il signifiait ainsi sa volonté de « réunir ces deux foyers de la création ».[1]
Au début des années 20, il fut l'amant de Gabrielle Chanel à qui il dédicaça de nombreux poèmes.
En 1926, il choisit Dieu et se retire près de l'abbaye de Solesmes, il a alors 37 ans, il y reste jusqu'à sa mort, à 71 ans en 1960. Là sont nés ses plus beaux recueils, tels Sources du vent, Ferraille, Le Chant des morts. Reverdy est un mystique de la poésie, son approche du réel fait penser aux images des cathédrales, à ce foisonnement, cette débauche de formes pour exprimer l'élan mystique des constructeurs.
Mylène Farmer et Pierre Reverdy se retrouvent sur le thème de l'enfermement. Au monde intérieur dont Mylène est prisonnière dans Innamormento. On retrouve deux vers du poète dans Rêver : "le monde comme une pendule s'est arrêté, les gens sont suspendus pour l'éternité".